♦ hope, hope ; libre

L’aube d’un nouveau jour se levait, le soleil se levait à l’horizon, étincelant de puissance et de majesté. Interdite, Amanda contemplait ce paysage sans pourtant le voir, profondément perdue dans ses pensées, appuyée contre l’écorce noueuse d’un vieil arbre, l’atmosphère dans la Forêt Noire était sombre, quiconque de normal aurait eu peur. Mais Amanda ne ressentait pas la peur. Elle ne la ressentait plus. Comme les autres, elle était morte. Un sourire cynique illumina son visage d’une lueur sombre, puis aussi rapidement qu’elle se tenait là, elle disparut dans un long claquement d’aile. Sous sa forme d’aigle, non seulement elle bénéficiait d’une vue parfaite, et elle volait, et à chaque fois, la jeune fille savourait profondément ce moment. Les airs étaient à elle. Quiconque osait s’y aventurer n’en ressortait pas. Le vent sifflait autour d’elle, mais elle tenait bon, volant toujours plus haut. Sous son regard acéré, la mer se dessina lentement, se fracassant sur les rochers en bas de la falaise. Descendant en piqué, l’aigle noire s’y posa sans un bruit et retrouva aussitôt sa forme humaine. Le vent était plus calme, et la température plus clémente qu’en altitude. Amanda poussa un léger soupir, se pencha et ramassa un caillou qu’elle lança loin devant elle, dans la mer. Ses habits sombres étaient maculés de boues, son tee-shirt déchiré, seul sa veste en cuir ainsi que son jean étaient à peu près en bon état. Elle bailla, son regard dur errant aux alentours. Puis fixa un point à l’horizon. Ne plus penser à l’autre monde, aux vivants. Elle était morte… sur la Terre du moins, ici elle vivait. Et pour l’éternité. Car jamais, elle ne passerait cette foutue porte. On pourrait essayer de l’anéantir, cela ne la gênait pas, elle triompherait toujours, car sur les autres, elle avait un immense avantage. Les airs lui appartenaient. Et elle ferait en sorte qu’il reste uniquement à elle. A la rigueur, elle acceptait de le partager avec les autres Oubliés, c’était tout. Qu’ils étaient stupides, ces Eternels, ils se croyaient au Paradis ici ? La blague. Pourtant, Amanda ne souriait pas, son visage, mystérieux, glaciale, comme à son habitude, indéchiffrable. Elle se retourna, dos au vide, cela ne lui faisait pas peur, elle recula, le vide l’aspira. C’était grisant. Au moment où elle allait heurter les rochers, elle redevint aigle et fut aspirer par l’air qui la projeta vers les hauteurs. Intérieurement, elle sourit. Puis revint vers la falaise, plana. Il y avait quelqu’un. Elle resta un instant à l’observer puis descendit. Elle atterrit souplement sur ses pieds à quelque pas de l’inconnu(s) une expression sombre ancrée sur son visage, un sourire cynique sur ses lèvres. Puis elle attendit, silencieuse.

[nul désolée mais j'ai pas le temps == ]